
LA SPIRULINE ET SES PIGMENTS
C’est l’action concomitante d’une quinzaine de pigments de plusieurs familles qui font de la spiruline un véritable aliment solaire et qui lui confèrent ses pouvoirs régénérants, radio-protecteurs, antioxydants, anti-inflammatoires, bactériostatiques, anti-cancérigènes, antibiotiques naturels, etc…
La spiruline doit son surnom d’ »arc-en-ciel » à ses nombreux pigments qui lui permettent de capter la quasi-totalité du spectre solaire et d’en stocker l’énergie.
Ce fabuleux appareil photosynthétique est composé d’une quinzaine de pigments qui transforment la lumière en signal électrique par l’intermédiaire de la chlorophylle, le centre du système.
Les algues bleues sont les aliments qui concentrent le plus de biophotons (« bio » du grec bios pour vie ; et « photon » du grec photos pour lumière). Une lumière ultra-ténue porteuse d’informations, porteuse de vie. Les travaux du biophysicien Fritz Albert Popp sur le rayonnement cellulaire ont prouvé que nos cellules communiquent entre elles par l’échange de ces fameux biophotons. Ces tout petits organismes sont les plus grandes réserves d’énergie solaire !
Ces substances naturelles sont d’une incroyable complexité, tant par leurs structures que par leurs fonctions, encore très mal connues. On sait par contre que sans pigments, indispensables à la vie, l’organisme ne pourrait pas synthétiser grand nombre des enzymes nécessaires à l’équilibrage du métabolisme. Et que les effets biologiques des pigments sont étroitement liés aux propriétés thérapeutiques de la lumière.
LES CAROTENOÏDES

Le terme « caroténoïde » s’appliquait à l’origine au pigment de la carotte, isolé en 1830 par l’allemand Wackenroder. Il désigne à présent une famille de pigments non azotés dont la coloration varie du jaune au rouge. La plupart des caroténoïdes sont des provitamines A et sont indispensables aux humains et aux animaux.
La spiruline est un des aliments les plus riches qui soient en bêta-carotène, elle en contient entre 20 et 25 fois plus que la carotte ! A tel point qu’on l’utilise depuis de nombreuses années comme supplément alimentaire à la ration des poules et des poulets afin de colorer leur chair et leurs œufs. Le bêta-carotène représente 80% des caroténoïdes présents dans la spiruline, le reste est composé principalement de physoxanthine et de cryptoxanthine.
Le bêta-carotène et la cryptoxanthine sont convertibles en vitamine A (ou rétinol) par les mammifères. Cette dernière est essentielle pour la croissance et le développement. L’ensemble des caroténoïdes de la spiruline travaille en synergie pour lutter contre l’agression des radicaux libres. Une carence en vitamine A se manifeste généralement par des problèmes de vue et, dans les cas extrêmes, par la cécité. Des études cliniques ont démontré l’utilisation des caroténoïdes de la spiruline chez l’humain, comparable à celle des légumes à feuilles et des carottes. L’une d’elles portant sur 5000 enfants indiens souffrant de déficience chronique en vitamine A et qui ont reçu une dose quotidienne de 1 gramme de spiruline pendants 5 mois, a donné d’excellents résultats.
La proportion d’enfants très carencés en vitamine A présentant le symptôme de la « tache de Bitot » sur la conjonctive de l’œil, est passée de 80% à 10%.
LA CHLOROPHYLLE

Le plus visible des pigments de la spiruline – c’est une molécule verte commune aux plantes, capable de capter l’énergie des radiations solaires – son taux d’environ 1% est l’un des plus élevés que l’on puisse trouver dans la nature.
Elle est isolée 1818 par deux pharmaciens, P.J Pelletier et J.B Caventou, qui lui ont donné son nom pour désigner les pigments verts des feuilles. Trente ans plus tard, leur parenté chimique avec les pigments sanguins est établie, puis la diversité des chlorophylles reconnue. Ce pigment réalise les premières étapes de la photosynthèse, c'est-à-dire les étapes photochimiques. Etroitement apparentée à l’hémoglobine de tous les mammifères, la chlorophylle est parfois appelée « le sang vert ».
La structure moléculaire des deux est presque identique. La chlorophylle possède 1 atome de magnésium en son centre, qui participe à la synthèse des autres matériaux et lui donne sa couleur verte alors que l’hémoglobine contient 1 atome de fer qui lui donne sa couleur rouge. L’efficacité de la spiruline dans les cas d’anémie pourrait être due à cette similitude, combinée à la très haute biodisponibilité du fer qu’elle contient.
Les chercheurs pensent également que si la chlorophylle est associée à suffisamment de magnésium dans l’alimentation, ce dernier peut se déplacer pour produire une molécule d’hémoglobine. Dès 1926, Charles Winston Sanders publie un article sur le sujet. Dix ans plus tard, deux chercheurs de l’université de Liverpool le démontrent avec des lapins anémiés. Puis des chercheurs japonais démontrent l’effet de la spiruline sur des patients anémiés qu’ils expliquent par la conversion de chlorophylle en hémoglobine. Dans les années 1920, Gordonoff démontre sur des grenouilles que la chlorophylle stimule les fonctions de presque tous les organes.
LA PHYCOCYANINE
C’est cette protéine complexe présente à hauteur de 10 à 11% dans la spiruline. La phycocyanine, pigment bleu cyan, est spécifique de l’algue bleue-vert puisqu’on ne la trouve nulle part ailleurs dans la nature. Ce pigment absorbe à lui tout seul le spectre quasi-total des fréquences de la lumière solaire pour les convertir en signal électrique et ainsi en stocker l’énergie. Son spectre d’absorption se situe entre 610 et 655 nanomètres.
C’est sûrement le plus mal connu des pigments de la spiruline, très proche des pigments biliaires humains, dont le véritable rôle biologique est tout aussi mal connu. Il a été rapporté, lors du colloque international sur les cyanobactéries des Embiez, que la structure biochimique intime de la spiruline était superposable à celle de l’hémoglobine, le cœur du globule rouge ; et son action dans le domaine de l’oxygénation cellulaire, comparable à l’action de la fameuse Erythropoïétine (E.P.O).
En effet, la seule différence entre la structure de l’érythropoïétine (sang humain) et la phycocyanine (spiruline), est la présence d’une molécule de fer au cœur de l’érythropoïétine, là où se trouve une molécule de magnésium dans la phycocyanine.
Il convient de remarquer que l’autre structure chimique très proche des deux est la chlorophylle qui, elle, contient en son centre une seule molécule de … Magnésium !
Logique : notre spiruline, à l’origine de la vie animale comme de la vie végétale, possède dans sa phycocyanine le potentiel électrochimique qui aura donné naissance aussi bien aux animaux à sang rouge qu’aux plantes à sang vert !
Des scientifiques chinois ont prouvé que la phycocyanine stimule la formation des cellules du sang. Elle reproduit ainsi l’effet de l’EPO qui participe à la formation des globules rouges et donc assure l’oxygénation de l’organisme, également des globules blancs qui participent au système immunitaire cellulaire, ainsi que de la moelle osseuse. Ces mêmes équipes scientifiques assurent que la phycocyanine est susceptible de réguler la production des globules blancs, même lorsque la moelle des os est endommagée par des toxines chimiques ou des radiations. C’est d’ailleurs pour cela que la spiruline est classée « aliment thérapeutique » en Russie depuis la catastrophe de Tchernobyl.
La moelle osseuse des enfants irradiés avec des aliments cultivés dans des terres radioactives, endommagée par des radiations, ne pouvaient plus produire de globules rouges ou blancs normaux. Ils étaient immunodéprimés, anémiques et souffraient d’importantes réactions allergiques. Des études sur 270 enfants soumis à une complémentation de 5 grammes de spiruline par jour indiquent qu’ils ont été rétablis en moins de six semaines, et sans effets secondaires.
L’état des autres enfants qui n’ont pas reçu de spiruline a continué de se dégrader. Depuis lors, de très nombreux enfants de Tchernobyl continuent à bénéficier des vertus de la spiruline, et singulièrement de l’action de la phycocyanine qu’elle renferme.
Le rôle protecteur de la phycocyanine sur les tissus nerveux est également une voie extrêmement prometteuse. Certaines voies de recherche s’orientent vers la prévention d’affections neuro-dégénératives comme la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson ou autre sclérose latérale amyotrophique de CHARCOT. Les recherches les plus récentes ont montré ses propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires, antiallergiques et anti-cancérigènes.
En effet, l’ingestion de phycocyanine accroît immédiatement la production de leucocytes, et prise quotidiennement à faible dose, elle constitue un facteur préventif du cancer. Elle protège également le foie de substances toxiques et prévient les colites chez les rats. La phycocyanine est le seul composé naturel efficace contre l’asthme : sa faculté d’inhiber la production d’éicosanoïde est un des atouts majeurs qui confère à la phycocyanine ses pouvoirs anti-inflammatoires. La même faculté inhibitrice a été mise en évidence à l’égard de la cyclo-oxygénase-2 (COX-2), un enzyme associé aux processus inflammatoires.
Les nouveaux médicaments contre ces formes de cancer et contre les douleurs de l’inflammation chronique sont donc des inhibiteurs de la COX-2. Dans une étude comparative avec la nouvelle génération d’inhibiteurs de la COX-2, la phycocyanine s’est révélée deux fois plus efficace que ces derniers.
Stimulant la synthèse des globules rouges, du système immunitaire ; antioxydant, antiallergique, anti-inflammatoire naturel…la phycocyanine est assurément le composant le plus spécifique et le plus étonnant contenu dans la spiruline.