Émotivité : 
S’en servir comme une force
 dès aujourd’hui

Source de bien des déboires, hontes et malaises, l’émotivité, voire l’hyperémotivité, devrait pourtant être considérée comme une force. Découvrez dès aujourd’hui comment transformer en qualité ce défaut de longue date. 

L’émotivité, voire l’hyperémotivité, est un trait qui peut être considéré comme handicapant pour qui la vit au quotidien. Pourtant, bien maîtrisée, elle peut devenir votre force et votre différence. Découvrez comment vous approprier votre émotivité et la transformer en atout dès aujourd’hui.

Émotivité : La comprendre pour en bénéficier

L’émotivité : qu’est-ce que c’est ?

Dans son sens premier, l’émotivité est l’aptitude à éprouver des émotions. C’est le niveau de sensibilité, le degré suivant lequel chaque personne est capable de s'émouvoir.

L’émotivité peut devenir envahissante et être perçue comme un défaut quand elle revient à s'émouvoir facilement, à réagir trop vivement aux stimuli, même très faibles. Elle est alors caractérisée par une incapacité à s'adapter aux situations nouvelles et/ou imprévues.

On peut alors parler d’hyperémotivité ou d’impressionnabilité.

Les avantages de l’émotivité

Si, si, l’émotivité a des avantages. Deux, précisément.

Le premier est l’empathie extrême que vous développez pour les autres. Vous êtes capable de deviner et de ressentir les émotions des personnes face à vous. Cela vous permet de développer des relations plus sincères et potentiellement, d’exceller dans certaines professions. Les métiers liés à l’humain et/ou à la santé (assistante sociale, coach sportif, psychologue, médecin…) vous permettront d’exprimer vos qualités, de même que les métiers du commerce (négociations, ventes…).

Le second est la capacité à extérioriser et à formuler ses sentiments plus facilement. Si certaines personnes s’étouffent, s’emprisonnent et s’empoisonnent dans leurs sentiments - positifs comme négatifs - vous avez une certaine facilité à les exprimer et à les extérioriser. Vous savez dire “Je t’aime” sans honte. Vous pouvez dire “Je suis triste” et pleurer sans difficulté. Cette capacité n’est pas à la portée de tout le monde et vous la maîtrisez à la perfection.

Les inconvénients de l’émotivité

L’hyperémotivité a aussi des inconvénients qui peuvent être handicapants.

Il y a d’abord cette sensation d’être différente et du coup, d’être incomprise. Pourquoi vous mettez-vous facilement à pleurer ? Pourquoi sauter ainsi de joie ? Vous réactions sont parfois considérées comme démesurées, voire déplacées.

Il y a ensuite cette nécessité à vous protéger plus que la moyenne. Avoir une émotivité plus forte que les autres vous oblige à faire plus attention et peut-être, parfois, à vous éloigner de certaines personnes, pour vous protéger. Cela peut être mal compris.

Enfin, il y a cette impression désagréable de ne pas savoir se maîtriser. Vos réactions morales et physiques ne vous appartiennent pas toujours et vous avez parfois l’impression que votre corps vous échappe. Pas facile, dans ces conditions, d’avancer.

Emotivité : La canaliser pour en bénéficier

Au quotidien, l’hyperémotivité peut être un handicap qui vous fait souffrir, vous amène à vous isoler et vous empêche d’avancer. Or il est tout à fait possible de la canaliser pour en bénéficier ! Si se débarrasser complètement de son émotivité est difficile, il est possible de l’atténuer et de mieux gérer ses émotions.

Au quotidien : se réapproprier son corps

L’un des principaux inconvénients de l’hyperémotivité est que votre corps ne vous appartient plus. Il est dominé par vos émotions et vous, vous êtes au milieu et vous subissez. La première étape consiste donc à vous réapproprier votre corps. Pour cela, il existe plusieurs solutions :

• Les activités physiques énergiques : course à pied, sports intenses...
• Les activités physiques douces : yoga, marche…
• Les activités telles que la sophrologie et la méditation
• Les activités artistiques : danse…
• Et pourquoi ne pas tester le théâtre ? C’est l’un des remèdes les plus efficaces. En effet, en jouant un personnage, vous cessez d’être la marionnette de vos émotions et vous les mettez à votre service. C’est une belle manière d’inverser les rôles et de maîtriser mieux votre corps et vos émotions !

Etape 1. Ne pas lutter contre l’émotion

Quand une émotion vous vient, lutter contre elle est le meilleur moyen pour en décupler l’impact, voire rendre l’émotion incontrôlable. Par exemple, rien ne vous fait plus rougir que le moment où vous pensez “mince, je suis en train de rougir !”

Etape 2. Reconnaître le pouvoir de l’émotion

Ne diabolisez pas l’émotion, accueillez-la. Elle est bénéfique.  « L’émotion est une soupape saine et nécessaire qui peut se produire à la suite d’une tension excessive {...} L’émotion est vraiment une décharge qui va permettre au système neurovégétatif de se ressourcer et de s’équilibrer », définit le psychanalyste Saverio Tomasella. C’est normal, naturel et biologique que vous ressentiez des émotions.

Etape 3. S’isoler et se questionner

Lorsque l’on ressent une forte émotion, la meilleure solution pour la vivre et l’accepter est de s’isoler, et ce, pas forcément longtemps. Il faut parfois moins de cinq minutes pour réussir à épouser cette émotion et à l’accepter. L’idée de cet isolement est de se couper des stimuli extérieurs qui peuvent avoir tendance à accélérer encore l’émotion.
Vous pouvez aussi prendre le temps de questionner votre réaction pour mieux la comprendre et la désamorcer :

• Quelle émotion ressentez-vous ? A quel degré ?
• Comment avez-vous eu envie de réagir physiquement à cette émotion ? Comment avez-vous agi physiquement face à cette émotion ?
• Quel événement l’a déclenché ? Est-ce un échange, une émotion d’autrui, une découverte ? Est-ce une personne ?
• Qu’est-ce qui vous a fait réagir dans cette situation ? Qu’est-ce qui était en jeu ? Savez-vous pourquoi vous avez réagi ainsi ?
• Vous était-il déjà arrivé de réagir de cette façon ?

L’ensemble de ces questions devrait normalement vous amener à vous interroger sur vous, vos hypersensibilités, vos faiblesses. Si vous avez la volonté d’évoluer, il est important de les questionner. (S’il vous est trop difficile de vous isoler assez de temps pour vous poser ces questions ou si vous ne parvenez pas à vous calmer assez pour vous les poser, vous pouvez faire cet exercice le soir, a posteriori, dans un premier temps.)

Etape 4. S’exprimer, extérioriser

Face à une émotion, il est aussi important de s’exprimer : vous devez verbaliser l’émotion, notamment si elle est liée à une personne en particulier et si vous vous sentez agressée.

Si la personne semble ouverte au dialogue indiquez-lui, de façon ferme et posée, mais sans agressivité, votre ressenti. Expliquez-lui en quoi vous ne pouvez pas accepter cela et en quoi vous vous sentez agressée. N’hésitez pas à regarder du côté de la communication non violente pour ne pas blesser votre interlocuteur à votre tour.

Si la personne n’est pas ouverte au dialogue, qu’elle crie ou semble émotionnellement à bout, indiquez simplement que “nous continuerons plus tard cette conversation”. Trouvez ensuite le bon moment pour reprendre la conversation et exprimer votre ressenti et vos émotions.

Vivre avec un hyperémotif

Vous êtes peut-être arrivée sur cet article parce que vous vivez avec un(e) hyperémotif(ve) et que vous ne savez pas comment gérer cette situation au quotidien. Voici quelques clés pour mieux réagir.

L’hyperémotivité se rapprochant aussi énormément de l’hypersensibilité, retrouvez notre article sur l’hypersensibilité chez l’enfant : vous y découvrirez d’autres astuces pour aider un hypersensible.

Etape 1. Dédramatiser le problème

Être hyperémotif, c’est être parcouru par une émotion souvent incontrôlable et dont on a honte. Dédramatisez cette honte. Acceptez les émotions de votre partenaire et ne vous en moquez pas sous peine de les amplifier. Vous pouvez aussi le rassurer : “C’est normal que tu ressentes des émotions”, “c’est normal que tu te sentes triste”...

Etape 2. Adresser le problème

La communication a un rôle important. La personne émotive pouvant parfois avoir des réactions et des paroles qui la dépasse, il peut être nécessaire de reparler de l’origine d’une crise pour éviter que la rancœur ne s’installe. C’est surtout le cas si la personne hyperémotive n’a pas pu s’exprimer. N’hésitez pas à lui ouvrir la porte et à lui tendre la perche : « Cet événement a été un déclencheur pour toi. Es-tu d’accord pour en parler ? »

Etape 3. Ne pas prendre tout pour soi

Il est pour conclure important de comprendre que l’hyperémotivité est le problème de l’autre - pas le vôtre. Ne vous culpabilisez pas d’avoir déclenché une surréaction : ce n’est pas de votre faute si la réponse de l’autre est si intense.

Dans la même idée, ce n’est pas parce que vous avez compris l’autre que vous avez à prendre sur vous ou à tout accepter. Vous pouvez contribuer à atténuer ses sensations de mal être ou de honte, mais vous ne pouvez pas réagir à sa place, cela viendra d’elle et de personne d’autre.

Conclusion :

Compliquée à gérer et peu comprise dans une société qui a tendance à lisser les émotions, l’hyperémotivité est un trait qui peut entraîner un sentiment de honte et de mal-être. Pire, vous pouvez avoir l’impression d’être possédée par vos émotions. La solution n’est pas de les refouler, mais bien de les écouter et de les accepter pour mieux les comprendre. Ressentir et accueillir ses émotions est une force !

Avez-vous l’impression d’être hyperémotive ? Ou de vivre avec quelqu’un d’hyperémotif ? Comment gérez-vous cette situation au quotidien ?

Merci au site Les défis des filles zen pour cet article !

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